• L’écriture fluide, foisonnante, agréable à lire, qui jamais ne trahit le labeur de l’écrivain, nous entraîne vers le grand sud italien, la Sicile. Non pas celle de la mafia, mais l’autre à l’est, figée dans la mémoire de son glorieux passé grec et romain, méprisée de l’Italie du nord. La noblesse décadente de l’île laisse ses palais et ses grands domaines se déliter dans la touffeur ambiante, tandis que ses ragioniere cachent leur insatiable avidité derrière un dévouement de façade. Il m’a semblé retrouver dans ce roman contemporain l’atmosphère du Guépard de Lampedusa ou encore du Dernier denier de Yourcenar.

     

    Les étés se succèdent, presque identiques, jusqu’à ce qu’un incident mineur révèle l’aversion atavique de Maria, la belle milanaise, envers le sud nonchalant, laxiste, indifférent à la fuite du temps. Des maisons s'effondrent,  en ruines ; un couple tombe en désamour.

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  • La particularité de ce roman est sa construction basée sur les seuls échanges épistolaires des protagonistes de l’action. Missives qui toutes ramènent à Lady Susan, jolie veuve spirituelle et séductrice très rouée. Fine manipulatrice, la dame sait à plaisir emmêler les fils et retourner en sa faveur les préventions de ses ennemis les mieux avertis. Tour à tour chacun doute, condamne puis s’accuse, le tout dans la langue distinguée des élites du 18e siècle. Jane Austen nous entraîne dans une subtile étude des mouvements du cœur.

     

    Roman extrait des Œuvres romanesques complètes, I (Bibliothèque de la Pléiade).

     

     

     

     

     

     

     

    Un court extrait plutôt d'actualité : 

    La peur d'une épidémie de grippe vint à point nommé hâter une décision qui, sans cela, aurait pu ne pas être prise aussi vite. Les craintes de la mère furent alors trop éveillées pour que Lady Susan pût penser à autre chose qu'à soustraire Frederica à un risque de contagion. De toutes les maladies du monde, c'était l'inflenza qu'elle redoutait le plus pour son enfant.

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  • Titre original : BOKHANDLEREN I KABOUL ET FAMILIEDRAMA  - 2002

     


    Juste après la chute des taliban, l’auteure norvégienne, Asne Seierstad, rencontre à Kaboul un libraire afghan, passionné par son pays et par les livres, qui accepte de l’héberger au sein de sa famille. C’est un lieu propice à l’observation intime de la société kabouli tout juste libérée du joug des extrémistes. Avec tact, Asne Seierstad essaie d’analyser et de comprendre les relations interfamiliales, les rapports entre hommes et femmes, beaucoup plus complexes que nous le jugeons a priori. Certes, dans cette communauté clanique, éminemment patriarcale, les femmes, qui en occupent le dernier échelon, sont les plus opprimées. Mais il est des circonstances où elles ont néanmoins leur mot à dire. Il reste que le seul, le vrai maître demeure le chef de famille, véritable paterfamilias à qui tous les membres doivent obéissance.

     

    Dans ce pays qui peine à se relever de l’occupation soviétique et de la guerre civile, le  quotidien est rude. Les plus âgés se souviennent avec nostalgie des années 70 quand les citadins portaient des tenues occidentales et que les hippies débarquaient en masse.

     

    Il m’a fallu un peu de temps pour entrer dans ce livre qui débute, en parallèle avec la vie personnelle de son hôte, par un rappel historique, néanmoins indispensable à la compréhension de l’Afganistan contemporain. Mais dès que l’auteure aborde la vie familiale, nous en suivons les péripéties comme celles d’un roman plutôt dramatique qui nous apprend beaucoup sur le peuple afghan.

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