• Jusqu'au milieu des années soixante nos vacances à Préfailles se succédèrent identiques et merveilleuses en un éternel retour. Nous pénétrions dans un monde qui échappait au temps et à l'espace, celui de l'enfance, du bonheur de vivre dans un rêve indéfiniment répété. Deux saisons s'y succédaient, le printemps et l'été, comme l'aube précède une belle journée ensoleillée. Il arrivait bien sûr qu'il pleuve, voire qu'il y ait de la tempête. Mais ces intempéries apportaient aussi leurs distractions et leurs menus plaisirs.

     
     A l'image de nos saisons, journées et fêtes se déroulaient de façon quasi-immuable chez grand-mère, scandées par le rythme de la marée montante et descendante qui déterminait l'heure du bain et de la pêche. Encore que l'organisation de notre temps variait quelque peu selon que nous venions au printemps ou pendant l'été. En mars et avril il n'était question ni de baignade ni de poursuivre les crevettes dans les mares. Mais nous disposions de grands jardins où faire du vélo et gambader. Souvent aussi nous nous promenions le long du chemin de la corniche (l'ancien chemin douanier) entre la Grande Plage et Margareth. A cette époque de l'année cette dernière restait presque toujours déserte.

     

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  • Chez grand-mère les cloches ne manquaient jamais de passer le matin de Pâques (grâce à la complicité discrète de M.B) pendant que nous assistions à la messe et que nous nous arrêtions à la pâtisserie. Elles égrenaient leurs confiseries de chocolat et de sucre au-dessus du jardin au nord. Dès notre retour nous nous éparpillions à leur recherche entre les planches de fleurs et le long des bordures de fusains. De sa fenêtre du premier étage grand-mère dirigeait nos recherches vers les recoins délaissés. La récolte terminée, par souci d'équité, il fallait redistribuer le trop perçu des uns aux moins pourvus ou aux malchanceux !











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  • Pâques approchait... Pâques était là ! Et les vacances de Pâques arrivaient enfin, qui nous ramèneraient vers Préfailles.

    Par un frais matin de printemps notre oncle nous embarquait avec ses aînés en direction du pays natal. Nous arrivions chez grand-mère avant que la rosée des pelouses ait eu le temps de s'évaporer. L'air vif nous incitait à batifoler dans les allées sous le ciel délicatement transparent de l'aurore. Parfois nous trouvions un gros lézard vert encore engourdi qui menaçait nos doigts de ses minuscules dents aiguës.

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